THE TRONGONE BAND: Keys To The House (2017)
Originaire de Richmond/Virginie, haut lieu de la guerre de Sécession, ville où se trouve le musée du géniteur du roman policier Edgar Allan Poe, et à présent pour le rock sudiste teinté Americana le groupe des frères Trongone, Andrew Trongone (chant et guitare) et Johnny Trongone (batterie), complété par Todd Herrington (basse et chant), Ben White (Wolfe) (claviers et chant), avec à leur actif un admirable album neuf titres "Keys To The House" paru en 2017. Cet album présente des affinités musicales proches de leur compatriote virginien Mozely Rose, surtout sur le premier morceau qui ouvre l'album, "Blind", du bien sudiste qui envoie du bois avec une attaque incisive niveau guitare. Ensuite on rentre dans ce style de rock sudiste hybride actuel que beaucoup adorent, mis en œuvre depuis des années par les Géorgiens d'Atlanta Blackberry Smoke, sur "Anne Marie" et "Straigh to Hell" ainsi que le super boogie jazzy ensoleillé "Not Coming Home". De bien beaux glissandos de slide coulent sur "Nothing To Lose", des notes de piano et d'orgue feutré pour du mid-tempo sur "Canyon Road". Jusqu’à la fin du disque, qui se termine par "Aint ' it Funny", aucun des titres ne fait office de remplissage, un professionnalisme surprenant pratiquement similaire à la sensibilité musicale de Blackberry Smoke. Les gens qui eurent la chance de les voir en concert pour trois dates dans l'hexagone en décembre 2018 ont dû vraiment se délecter. La ville de Richmond/Virginie a eu le don de sortir auparavant de très bons combos sudistes comme The Ray Pittman Band, Bill Blue Band : le Trongone Band est de cette trempe.
Jacques Dersigny
Cette formation vient de Richmond en Virginie et a été fondé par les frères Trongone, Andrew (guitare et chant) et Johnny (batterie). Un bassiste et un clavier ont ensuite complété le combo. Ce premier disque laisse bien filtrer ses racines et son appartenance au Sud profond. En fait, cet album date de deux ans mais il n’est jamais trop tard pour découvrir un groupe de qualité. « Blind » mélange habilement le Marshall Tucker Band et l’Allman Brothers Band avec une pointe de soul. « Anne Marie » est une chanson « Southern country-rock » qui fait penser à Poco ou aux Byrds. « Straight to hell » s’oriente vers un « Big Rock US » à la Bob Seger et le morceau lent et bluesy « Not coming home » rappelle le Charlie Daniels Band des débuts ou le Winter Brothers Band. La ballade country-soul « Canyon road » est tout simplement superbe avec un très beau solo d’orgue et témoigne d’un don certain pour la composition. On peut également noter « Nothing to lose » (un « Southern rock » hypnotique), « Another lost rambler » (que l’on pourrait qualifier de country-pop), « Love away » (un « Southern rock » seventies dans le style de Wet Willie ou de Louisiana Leroux) et « Ain’t it funny » (un « Southern rock » funky avec une touche de Poco dans les chœurs). La guitare sonne de façon sudiste, la basse et la batterie assurent bien la rythmique. Quant aux claviers, ils se résument à un orgue et un piano comme au bon vieux temps. Bien sûr, les influences s’entendent nettement mais les musiciens ne sont pas dans la copie pure et simple. Ils s’inspirent de leur héritage musical avec leur propre style et ils s’en tirent très bien. Un disque frais et sympathique qui ramène l’auditeur dans les années soixante-dix avec un son actuel.
Olivier Aubry